Montage novateur adapté à la reprise small cap, le search fund offre, au travers d’une philosophie a priori très étrangère à celle du private equity « classique », un modèle de gestion de risques particulièrement pertinent pour les investisseurs. Y compris dans l’instabilité de la conjoncture actuelle.
Le search Fund : un modèle novateur d’investissement
Conçu il y a bientôt 40 ans aux Etats-Unis, le modèle search fund repose sur un constat pragmatique digne de ceux dressés par nos acolytes anglo-saxons : nombreux sont les jeunes cadres sortis de MBA de prestigieuses universités, présentant de réels talents entrepreneuriaux mais insuffisamment dotés en fonds propres pour envisager une acquisition d’entreprise.
Cet état de fait a conduit à l’élaboration d’un modèle en deux phases : mentorer le searcher lors de sa phase de recherche de cible et financer cette recherche puis, une fois la cible identifiée et validée, lui permettre d’accéder, sans contrepartie financière, à une partie du capital du véhicule de reprise.
Comme l’expriment les investisseurs rompus à ce modèle d’investissement de façon très parlante : choisir un jockey, puis le laisser choisir sa monture, tout en l’accompagnant dans ce choix !
Et nous rajouterions : une fois le cheval identifié, aider le jockey à la mise en selle, puis l’accompagner (via un Board) dans le développement d’une saine et fructueuse relation avec sa monture qui lui permette de sauter des obstacles de plus en plus hauts et d’explorer des territoires non encore défrichés (à l’international notamment).
Le modèle du Search Fund est notamment basé sur :
– un principe cardinal de confiance placée dans le searcher ;
– un actionnariat très éclaté composé d’un nombre conséquent d’investisseurs (entre 15 et 20 en général) se répartissant des « units » et d’origines géographiques très variées ;
– un investissement en deux phases : très limité pour la phase de recherche (environ 350k partagés entre les investisseurs de façon égale ou non). Puis plus conséquent sur la phase de financement de la cible.
Ce qui donne :
– En phase de recherche, un searcher très libre de conduire ses recherches et de s’appuyer à sa guise sur les compétences et expériences que son grand nombre
d’investisseurs lui apportent. Cela se traduit par une documentation juridique très souple et très légère, notamment sur la partie pacte d’actionnaires.
– En phase d’acquisition puis de management de la cible et de ses hommes, un searcher entouré d’un Board, de son pool d’investisseurs. Le tout encadré dans une documentation juridique qui rejoint celle des deals LBO plus classiquement connus des investisseurs du Private Equity.
Un outil pertinent de gestion des risques
Pourquoi et comment affirmer que le search fund peut être un outil pertinent de gestion des risques de l’investisseur ? Alors que ce modèle repose sur un modèle de « vesting » du searcher qui lui donne droit, in fine, en cas de performance de la cible, à une part conséquente du capital du véhicule de reprise (en général environ 25%) ?
Certes, l’investisseur doit appréhender un modèle qui le bouscule.
Mais :
– Financer une recherche est-elle si éloignée du principe de rémunération d’un sourcing de dossier ?
– Trouver le manager avant la cible et le « cotoyer » pendant 24 mois ne permet-il pas de minimiser le plus grand risque inhérent aux acquisitions small cap (secteur regroupant les cibles dont les valeurs d’entreprise sont comprises entre 0 et 20/25 millions d’euros), à savoir le risque humain ?
– Permettre au searcher d’accéder à terme à une quotepart très significative du capital en contrepartie d’un investissement certes faible, ne constitue-t-il pas une
incentive énorme et donc un facteur clé de succès majeur vu le profil jeune et entreprenant des searchers ?
– Investir au sein d’un large collège d’investisseurs internationaux ne permet-il pas aux investisseurs de croiser des regards très complémentaires, d’atténuer la centralisation de leurs mises et par conséquent de minimiser leurs risques ? D’autant que les fonds d’investissements en matière de search fund commencent à se structurer dans le monde et également en France.
Le tout dans un modèle qui cible des entreprises exclusivement profitables (EBITDA minimum d’un million d’euros). Bien positionnées sur leur marché, dotées d’un portefeuille clients contractualisé, de leviers de croissance clairement identifiés. Et dont la valeur d’entreprise est comprise entre 5 et 20 millions d’euros. Sans oublier la « Communauté search funds », riche d’un ADN qui favorise un cross seeding international.
En définitive, le search fund est, selon nous, sans conteste un canal particulièrement pertinent d’investissement dans une conjoncture française et internationale où les zones de sécurisation se font rares, pour ne pas dire inexistantes.
Découvrez le dossier spécial Search Fund de Fusions&Acquisitions magazine en cliquant ici
Et la présentation de notre expertise en reprise d’entreprise financée par un search fund, c’est par là !